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 Rouge-Tempête

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Rouge

Rouge


Messages : 11
Date d'inscription : 28/04/2014

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MessageSujet: Rouge-Tempête   Rouge-Tempête EmptyDim 15 Juin - 8:51

[Ici, je mettrai l'histoire de Rouge dans tous ses détails, pour qui veut comprendre son histoire et qui à du temps à tuer. Chaque partie sera relativement courte, parce-que c'est plus sympa de lire deux ou trois trucs courts que de devoir s'arrêter en plein milieu d'un texte long. Je trouve.]

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PROLOGUE

La première bouffée d’air que pris l’enfant avait un goût salé.
Le bateau, qui était d’habitude rempli du bruit des rires et autres éclats de voix, ne laissait échapper que le cri du nouveau-né. Dans la cabine, l’atmosphère était moite, empreinte de l’anxiété du médecin du bâtiment, du capitaine et de la mère.  Collés à la porte, les matelots et autres pirates du navire patientaient sans un mot, priant chacun en silence pour que l’enfant soit un garçon –ou une fille, tout dépendait de qu’on avait parié. Ils attendaient ainsi que le médecin sorte pour annoncer le sexe de l’enfant, et furent surpris d’entendre, peu après, un nouveau cri. Deux. Ils étaient deux à être sorti du ventre de la jeune femme.
La nouvelle mère s’appelait Eden. Elle était arrivée sur le bateau cinq mois auparavant, enceinte, angoissée et, surtout, riche et prête à payer sa place parmi les pirates. Tout le monde l’adorait, ici. Peut-être était-ce grâce à sa présence d’esprit et aux histoires qu’elle contait presque chaque soir, ou parce-qu’elle était jolie, ou encore parce-qu’elle cuisinait mieux que le vieux Tomford ; mais, quelques jours après son arrivée, elle avait déjà conquis tous les marins. Et de toute manière, même si on ne l’aimait pas, on devait faire semble, parce-qu’elle était plus ou moins en couple avec le capitaine.
Alors que les matelots commençaient à s’impatienter, on entendit un nouveau cri. Mais pas un cri de bébé, cette fois. C’était un « Non ! » douloureux, hargneux et surtout marqué d’une grande tristesse qui avait résonné à travers la voix du capitaine. Alors, n’y tenant plus, un téméraire ouvrit la porte pour voir ce qu’il se passait, et ainsi découvrir le triste spectacle.
Eden saignait. Abondamment. Les deux enfants pleuraient, mais l’un d’entre eux était couvert de ce funeste liquide rouge. L’amant de la jeune femme regardait cette dernière se vider de ses forces, impuissant. Elle mourait.
Tous restèrent un long moment silencieux, immobiles, à fixer le corps sans vie d’Eden. Le médecin, pâle et tremblant, alla poser l’enfant qu’il tenait dans un berceau, mais n’insista pas lorsque le capitaine refusa de lâcher le sien. Il sortit alors, essuyant son front plissé et couvert de sueur, et regarda un à un chaque marin.
« Ce sont des filles. »
Et sur ces mots lâchés d’une voix morne, il descendit s’enfermer dans l’infirmerie du bateau.
Le médecin Hector Tessier était un médecin de talent. Lorsqu’on lui avait proposé de rejoindre un bateau, il avait d’abord été très réticent, conscient de son talent. Mais lorsqu’on lui proposa d’y mettre le prix, il n’eut plus aucune hésitation. Ainsi, durant toute sa carrière au milieu de ces jambes-de-bois sales et bruyants, il n’avait jamais vu personne mourir, intervenant toujours au bon moment, et sans aucune erreur.
Une fois dans la petite salle qui lui était dédiée, il attrapa un carnet moisi et une plume dégarnie pour écrire quelques mots. Puis il arracha la page et l’accrocha au-dessus du lit qui servait d’habitude aux malades, la regarda longuement, avant de s’allonger sur le matelas et de fermer les yeux. Cette nuit-là, il ne dormit pas, cependant, se répétant cette unique phrase : « Aujourd’hui, vingtième jour du septième mois de l’an huit, moi, Hector Joseph Tessier, ai laissé mourir mon premier patient. »
Plus haut, alors que le pont se vidait des marins encore abasourdis, le capitaine Félicien Gordon continuait de fixer sa douce.


Dernière édition par Rouge le Sam 21 Juin - 20:21, édité 1 fois
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Rouge

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Date d'inscription : 28/04/2014

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MessageSujet: Re: Rouge-Tempête   Rouge-Tempête EmptyDim 15 Juin - 8:56

« Hector ! Monsieur Hector ! Papi ! » glapissait une petite rouquine, âgée de six ans tout au plus, en tambourinant contre la porte du médecin. Il devait être vers les cinq heures du matin et le ciel commençait tout juste à se teinter de rose en ce début d’été. Sur le bateau silencieux, on entendait à peine la petite voix suraiguë de l’enfant au milieu des vagues qui s’écrasaient brutalement contre la coque. Elle essayait ainsi de réveiller le vieillard –qui n’était vieux que de cinquante ans- pour fêter son anniversaire.
Depuis qu’elle était née, on n’avait jamais fêté son anniversaire à la bonne date. Le vingt juin était un jour de silence complet, de deuil. Et toute la semaine suivante, tous les habitants du bateau étaient d’humeur triste, et on n’entendait plus les rires, et on n’entendait plus les chants, et on n’entendait plus les bagarres d’ivrognes. Tous les oncles de la petite Rouge boudaient.
Durant les quatre premières années de sa vie, on avait fêté l’anniversaire de Rouge le vingt-sept, à coup de tonneaux de bière, de sangliers à la broche et de ces petits gâteaux à la crème dont elle raffolait. Pour ses cinq ans, le capitaine avait renommé son bateau « Rouge-Tempête », en honneur de la benjamine de cette grande famille. Dès lors, ça ne la gênait plus de faire la fête avec une semaine de retard.
Mais depuis qu’elle était en âge de marcher et de comprendre, elle avait un petit rituel pour le véritable jour de son anniversaire. Chaque matin du vingt juin, elle quittait la cabine du capitaine –qui était désormais la sienne- et courait jusque chez le médecin du bâtiment. Il l’accueillait avec une pile de crêpes et un petit paquet cadeau et ils mangeaient ensemble et discutaient jusqu’à ce que l’heure pour les autres marins de se lever n’arrive. Alors elle retournait se coucher discrètement, en attendant qu’un de ses oncles vienne la réveiller avec un petit sourire triste, et elle passait le reste de la journée sans dire un mot.
Lorsqu’enfin Hector ouvrit la porte, l’enfant se glissa entre ses jambes pour entrer dans sa cabine. Elle aimait bien cette pièce du bateau, avec ses bocaux sur les étagères, ses plantes aux quatre coins et ses livres soigneusement rangés dans une bibliothèque. Et puis au milieu de tout ça, le lit bas sur lequel elle s’asseyait et battait des jambes jusqu’à ce que le Tessier ne pose une assiette sur ses genoux.
Le matin de ses sept ans se passa donc comme les autres, à la différence que Rouge semblait bien plus pressée que d’habitude. Elle engloutit d’une traite ses crêpes, ouvrit le paquet cadeau et ajouta la septième breloque à son bracelet puis claqua un baiser sur la joue barbue d’Hector avant de sortir. « J’ai rendez-vous » lâcha-t-elle en refermant la porte. Le médecin rit alors et finit son petit déjeuner en souriant.
Dehors, Simon l’attendait. C’était un mousse âgé de onze ans, aux beaux cheveux blonds et aux yeux rieurs. Le matin, il montait dans le nid de pie et observait l’horizon jusqu’à ce qu’un autre vienne prendre la relève. Ce jour-là , il avait promis d’emmener la petite avec lui.
Il était arrivé deux mois plus tôt, vagabond orphelin. Le capitaine Gordon avait eu pitié de lui, sûrement, et comme il avait de bons yeux, l’avait engagé. Et c’est ainsi qu’en deux mois, il avait gagné le cœur de la chouchoute du bateau, et donc de tous les marins.
Il la prit sur son dos, lui ordonnant, de sa voix rauque que Rouge aimait tant, de bien s’accrocher à lui. Il grimpa alors aux cordages, avec deux fois plus de prudence que d’habitude, et les hissa tous deux à l’abri. Ainsi, Rouge et Simon purent admirer le lever du soleil sur la mer infinie ; ils purent rirent et discuter joyeusement, dans leur monde, au dessus de la tristesse à peine cachée des marins. C’était comme une malédiction à laquelle ils échappaient, qu’ils pouvaient ignorer le temps d’un matin. Lorsque Simon tendit belle dague à la fillette, elle sut que ce vingt juin était le plus beau qu’elle avait jamais vécu.

[Informations complémentaires : Vous l'aurez comprit, cette dague qu'a reçu Rouge ce jour-là est celle dont elle ne se sépare jamais.]
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